Serena Williams : «Si jamais je fais mes adieux…»
Serena Williams ne dit pas si ce sera son dernier Open d’Australie. Mais c’est le long au revoir de l’Américaine à la foule – la main sur le cœur – qui interpelle sur son avenir.
Serena Williams perd-elle espoir d’égaler le record de victoires majeures de tous les temps de Margaret Court ? «Je ne sais pas, déclare jeudi la joueuse de 39 ans, après sa défaite en demi-finale du 109e Open d’Australie. Si jamais je fais mes adieux, je ne le dirai à personne.» Et après une question sur ses erreurs, elle fond en larmes mettant fin à sa conférence de presse. «Je ne sais pas. J’ai fini», dit, en effet, Serena, septuple vainqueur de l’Open d’Australie.
Naomi Osaka était la seule entrave entre Serena Williams et la finale avec Jennifer Brady. Et, le coup serait sans doute jouable face à son inexpérimentée compatriote (24e mondiale). Tant Serena a renversé avec style ses précédentes adversaires. Siegemund (N°49 mondiale), Stojanovic (N°99), Potapova (N°101), Sabalenka (N°7) et Halep (N°2) ! «Je me sentais bien. J’avais l’impression de bien jouer. (…) Ouais, j’ai juste fait trop d’erreurs, des erreurs faciles (24 pour seulement 12 gagnants)», regrette-t-elle.
Serena Williams, un au revoir, la main sur le cœur
«Je suis à jamais redevable et reconnaissante»
Le décor était pourtant bien planté. La foule était, en effet, de retour à Rod Laver Arena, après un verrouillage de cinq jours. Plus tard, sur Instagram, elle publiera un hommage aux fans australiens. «Aujourd’hui, ce n’était pas un résultat ou une performance idéale, mais cela arrive, écrit-elle, notamment. Je suis à jamais redevable et reconnaissante envers chacun d’entre vous, je vous aime… je vous adore». Le collier «Queen» peut alors danser autour du cou de Margaret Court jusqu’à l’année prochaine.
Serena Williams, 23 fois championne du Grand Chelem, coince toujours à une unité du record de l’Australienne. Insaisissable depuis 2017 après la mise au monde de sa princesse, Alexis Olympia. En tout, elle perd quatre finales majeures entre 2018 et 2019, à Wimbledon et à l’US Open. Mais, comme il y a 3 ans, la pression et la force de Naomi Osaka ont raison de l’Américaine, défaite 6-3, 6-4 en 1h15.
Osaka : «Quand j’ai serré Serena dans mes bras…»
Humble vainqueur de Serena Williams en finale de l’US Open 2018, Naomi donnait l’impression de devoir s’excuser auprès de son idole. «Tout le monde le sait. C’est sur les publicités, c’est partout. (…) Je savais qu’elle voulait vraiment le 24e Grand Chelem, déclarait Osaka en conférence de presse, refusant alors de s’écraser. Je suis juste une joueuse de tennis face à une autre joueuse de tennis (…) Mais ensuite, quand l’ai serrée dans mes bras contre le filet, je me suis de nouveau sentie comme une enfant (…)».
Et c’est la petite fille qui sommeille en elle qui la supplie de ne pas partir de la sorte. «Je veux qu’elle joue pour toujours, indique Osaka. Jouer contre elle est comme un rêve. La voir en vraie vie, de près est juste un moment surréaliste…»
Le crépuscule d’une belle carrière ? Sans doute. Mais Serena Williams possède toujours, à 39 ans, son service puissant. Ses 73 titres dont 23 du Grand Chelem font d’elle incontestablement la meilleure depuis Steffi Graf. Selon la WTA, l’Américaine cumule 93 millions de dollars (50,6 milliards) de gains de carrière. Probablement une fraction de ses multiples revenus depuis qu’elle est professionnelle à l’âge de 14 ans, en 1995. Et quand elle ne joue pas, elle orne les pages de Vogue et les vidéoclips de Beyonce